Lynchage : Strange Fruit
Dans la série les mots ont une (sale) histoire, revenons sur l'origine du verbe Lyncher
William LYNCH est un juge du 19è siècle sévissant en Virginie aux Etats-Unis. Il mit en application la Lynch Law, la loi de Lynch. On n'est jamais mieux servi que par soi même.
Un procédé qui consiste à exécuter sommairement et collectivement sans jugement régulier un criminel ou supposé tel. Il suffit de livrer à la vindicte populaire un coupable idéal. On exécute à tour de bras, généralement par pendaison, sans s'embarrasser de procédures qui ralentissent la justice et encombrent les prisons.
Yeaaah, vu sous cet angle, c’était chouette le far-west. On comprend mieux que certains soient encore nostalgiques de ces méthodes expéditives.


Contaminant l'ensemble des états, cette pratique servit souvent, notamment dans le sud des états-unis, de prétexte pour assassiner majoritairement des gens dont le seul crime était d'être noir. Malgré les lois fédérales en vigueur, le phénomène perdura jusqu'au milieu des années 1960, surtout dans les états sudistes, au travers les méfaits des sinistres racistes du klu-klu-klan bénéficiant d'une quasi impunité sur leurs terres.
En 1939, la chanteuse Billie Holiday reprend la chanson, Strange Fruit pour rappeler que le lynchage est toujours d'actualité dans son pays:
Southern trees bear strange fruit
blood on the leaves
blood at the root
Black bodies swinging in the sdouthern breeze
Strange fruit hanging from the popular trees
Pastoral sceneof the galant south
The bulging eyes and the twisted mouth
The scent of magnolia swwet and fresh
then the sudden smell of burning flesh
here is a fruit for the crows to pluck
for the rain to gather
for the wind to suck
for the sun to rot
for the tree to drop
here is a strange and bitter crop.
by abel Meeropol